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Avant l'hiver encore
Poème, identité, transition
Avant l’hiver encore
J’étais vierge de coeur
Imbécile imbibée
D’absinthes. Exhibée,
J’étais vite repérée,
Et effarée j’errais,
Drôle de dame
Dans de drôles de drames,
De Pauls enamourés
En Virginies en larmes.
Quand je n’étais que corps
Et que fragile ardeur,
Braise désinhibée,
Impatiente, abimée,
Brisée, hâve, enfiévrée,
J’étais prise et ferrée
Dans des flammes,
Sous les sinistres brames
D’incubes désaxés,
De néréides infâmes.
Quand soudain une lame
M’a laissée naufragée
Sans compas et sans rames.
Si peu de corps. Une âme
Dans les limbes égarée.
Crâne rasé, dégenrée
Réputée dérangée
Sale et dégénérée.
Attendant que le coeur
Change le plomb en or.
Là, sous le pont des dames
Il m’a fallu nager.
Essuyer les sarcasmes
Pour tout réarranger.
Et me réenchanter
L’ordre devait changer :
Aimer puis désirer.
Ainsi je découvrais.
Que j’étais vierge de coeur
Avant l’hiver encore.
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